PESTE NOIRE “Morbus sancti Viti“ upcoming track (LIVRE II)

One of the tracks from the upcoming “Livre II - Dieppe“ (out in January). This second book, which is a continuation of the first book “Antioche“, will contain 30 minutes of music 50 pages. First book is still available here: LINE-UP: Famine : everything excluding what is below. Horn : drums and hammond organ (composing and interpretation of his parts) Gévaudan : hurdy gurdy (composing and interpretation of his parts) LYRICS: ... Et les fidèles, en chemise, – Sainte Anne, ayez pitié de nous ! – Font trois fois le tour de l’église En se traînant sur leurs genoux ; Et boivent l’eau miraculeuse Où les Job teigneux ont lavé Leur nudité contagieuse... – Allez : la Foi vous a sauvé ! – C’est là que tiennent leurs cénacles Les pauvres, frères de Jésus. – Ce n’est pas la cour des miracles, Les trous sont vrais : Vide latus ! Sont-ils pas divins sur leurs claies, Qu’auréole un nimbe vermeil, Ces propriétaires de plaies, Rubis vivants sous le soleil !... (x 2) En aboyant, un rachitique Secoue un moignon désossé, Coudoyant un épileptique Qui travaille dans un fossé. Là, ce tronc d’homme où croît l’ulcère, Contre un tronc d’arbre où croît le gui ; Ici, c’est la fille et la mère Dansant la danse de Saint-Guy. Cet autre pare le cautère De son petit enfant malsain : – L’enfant se doit à son vieux père... – Et le chancre est un gagne-pain ! Là, c’est l’idiot de naissance, (C’est l’idiot) Un visité par Gabriel, Dans l’extase de l’innocence... – L’innocent est près du ciel ! – – Tiens, passant, regarde : tout passe... L’oeil de l’idiot est resté, Car il est en état-de-grâce... – Et la Grâce est l’Éternité ! – (Là, c’est l’idiot de naissance) Parmi les autres, après vêpre, Qui sont d’eau bénite arrosés, Un cadavre, vivant de lèpre, Fleurit – souvenir des croisés... Puis tous ceux que les Rois de France Guérissaient d’un toucher de doigts... – Mais la France n’a plus de rois, Et leur dieu suspend sa clémence. Tristan Corbière, « La Rapsode foraine », Les Amours jaunes (1873) -------------------------------- Je suis une force du Passé. Tout mon amour va à la tradition. Je viens des ruines, des églises, des retables d’autel, et des villages oubliés (…). Je regarde les crépuscules, les matins (…) sur le monde, comme les premiers actes de la Posthistoire, auxquels j’assiste par privilège d’état civil, du bord extrême de quelque époque ensevelie. Il est monstrueux celui qui est né des entrailles d’une (…) morte. Et moi je rôde, fœtus adulte, plus moderne que n’importe quel moderne pour rechercher des frères qui ne sont plus. Pier Paolo Pasolini, Poesia in forma di rosa (1964), traduit de l’italien par Olivier Favier -------------------------------- Ô débris ! ruines de France, Que notre amour en vain défend, Séjours de joie ou de souffrance, Vieux monuments d’un peuple enfant ! Restes, sur qui le temps s’avance ! De l’Armorique à la Provence, Vous que l’honneur eut pour abri ! (…) Lit sacré d’un fleuve tari ! Oui, je crois, quand je vous contemple, Des héros entendre l’adieu ; Souvent, dans les débris du temple, Brille comme un rayon du dieu. Mes pas errants cherchent la trace De ces fiers guerriers dont l’audace Faisait un trône d’un pavois ; Je demande, oubliant les heures, Au vieil écho de leurs demeures Ce qui lui reste de leur voix. - Gloire ! Vaillance ! Lustre ! Majesté ! Arts ! Violence ! Bustes… Nous vous invoquons ! - J’aimais le beffroi des alarmes ; La cour où sonnaient les clairons ; La salle où, déposant leurs armes, Se rassemblaient les hauts barons ; Les vitraux éclatants ou sombres ; Le caveau froid où, dans les ombres, Sous des murs que le temps abat, Les preux, sourds au vent qui murmure, Dorment, couchés dans leur armure, Comme la veille d’un combat. Ô français ! respectons ces restes ! Le ciel bénit les fils pieux Qui gardent, dans leurs jours funestes, L’héritage de leurs aïeux. Victor Hugo, « La bande noire », Odes et Ballades (1828) -------------------------------- QUARE ME REPULISTI ET QUARE TRISTIS INCEDO DUM AFFLIGIT ME INIMICUS, DEUS ? IN ADJUTORIUM INTENDE MEUM. SUCCURE CADENTI SURGERE QUI CURAT POPULO. INCLINA AD ME AUREM TUAM ACCELERA UT ERUAS ME. SANCTUS SABAOTH DEUS ! (Dieu, pourquoi m’avez-Vous repoussé, Et pourquoi me laissez-Vous dans la douleur, Opprimé par mon ennemi ? Venez à mon aide Secourez un peuple qui succombe Mais qui désire de se relever. Prêtez l’oreille à ma prière Hâtez-Vous de me secourir Saint dieu des armées !)
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